Robert Capa par Gerda Taro 1937
De la prison ferme pour http://fr.actuphoto.com/32524-condamnation-du-photographe-francois-marie-banier-pour-abus-de-faiblesse-dans-l-affaire-bettencourt.html ?
http://fr.actuphoto.com/32524-condamnation-du-photographe-francois-marie-banier-pour-abus-de-faiblesse-dans-l-affaire-bettencourt.html qui aimait tellement le travail de son boss qu'elle s'est mis de côté deux ou trois tirages pour plus de 600 000 dollars ?
Que nenni ! La dernière micro polémique en date est nettement moins glamour, paillettes et antirides, puisqu'elle concerne le sacrosaint photojournalisme et son festival attitré Visa pour l'image.
C'est le site http://fr.actuphoto.com/32524-condamnation-du-photographe-francois-marie-banier-pour-abus-de-faiblesse-dans-l-affaire-bettencourt.html qui nous dévoile les dessous d'un débat qui n'en finit pas d'agiter l'univers de la photographie. L'article « http://fr.actuphoto.com/32524-condamnation-du-photographe-francois-marie-banier-pour-abus-de-faiblesse-dans-l-affaire-bettencourt.html » pointe du doigt à travers http://fr.actuphoto.com/32524-condamnation-du-photographe-francois-marie-banier-pour-abus-de-faiblesse-dans-l-affaire-bettencourt.html, les contradictions du discours de Jean-François Leroy, le directeur du festival. D'un côté, ce dernier refuse d'exposer le Worldpress cette année, en raison notamment des accusations de mise en scène du photographe Giovanni Troilo (http://fr.actuphoto.com/32524-condamnation-du-photographe-francois-marie-banier-pour-abus-de-faiblesse-dans-l-affaire-bettencourt.html). De l'autre, souligne Stjerneklar, il n'aurait pas hésité en 2014 à exposer une photographie de Patrick Chauvel (Ceux du Nord), extrêmement retouchée via Photoshop. Le problème de mise en scène et celui de la retouche sont certes deux problèmes différents, mais ils touchent à la même corde (ultra)sensible, celle du degré de vérité dans le photojournalisme. D'où les interrogations quant à la cohérence des positions de Visa pour l'image : Photoshoper à balle ses images, pourquoi pas ? Mais les mettre en scène certainement pas !
Bon alors, une fois n'est pas coutume, et comme le soleil brille, on va la jouer suisse et consensuel. Et en tant que Bayrou de la photographie, nous sommes en fait un peu d'accord avec tout le monde.
En ce qui concerne la retouche en photo, il faut d'abord savoir relativiser. On aurait beau jeu de condamner le tout numérique en brandissant l'étendard virginal de l'argentique, alors que le travail dit de « postproduction » a toujours été inhérent à la photographie en général. On oserait même la question qui fâche : Photoshop ne serait-il pas finalement la chambre noire des temps modernes ?
Mais se prémunir du danger de la retouche à outrance est effectivement une priorité, surtout lorsqu'il s'agit de photojournalisme. Si, comme on l'a rappelé, http://fr.actuphoto.com/32524-condamnation-du-photographe-francois-marie-banier-pour-abus-de-faiblesse-dans-l-affaire-bettencourt.html, il l'a aussi fait les années précédentes. En 2013, le prix attribué à Paul Hansen était fortement contesté en raison d'http://fr.actuphoto.com/32524-condamnation-du-photographe-francois-marie-banier-pour-abus-de-faiblesse-dans-l-affaire-bettencourt.html pour un cliché représentant des hommes portant les cadavres de deux enfants à Gaza. La question de l'esthétisation de la souffrance se pose, et avec elle celle de l'évolution des attentes esthétiques (publicitaires ?) d'un public qui veut bien compatir avec l'enfant mort, à condition qu'il ait une belle peau. On caricature évidemment, mais serait-on en train d'assister à la métamorphose du photojournalisme en concours de mini miss ?
© Paul Hansen/Dagens Nyheter
Là où il faudrait savoir ne pas assouvir certains désirs, les médias se plient aux quatre volontés de ceux qui les font vivre. Car la situation économique particulièrement difficile de la presse en générale a effectivement un impact direct sur le monde des photographes, de terrain notamment. Comment peut-on encore gagner sa vie en tant que photojournaliste alors que les images sont bradées et que la loi du marché a dévalorisé le travail de chacun ?
Quant à la question de la mise en scène, ce n'est pas simple non plus. http://fr.actuphoto.com/32524-condamnation-du-photographe-francois-marie-banier-pour-abus-de-faiblesse-dans-l-affaire-bettencourt.html. Il poursuivait : « (…) il y a un manque extrême de fantaisie dans le photojournalisme. (…) on a besoin d'être inventifs, d'essayer de nouvelles façons de travailler, de trouver des histoires passionnantes et de nouvelles manières de les raconter. »
Il n'y pas de vérité en photo, mais le fait qu'elle reproduise une réalité provoque des attentes et des exigences, parfois démesurées. Surtout lorsqu'il est question de photojournalisme. Dans son ouvrage Juste un peu flou : Slightly out of focus, Capa prévenait pourtant : « Écrire la vérité est tellement difficile, alors pour mieux la traduire je me suis permis de faire quelques retouches. »
Emilie Lemoine