Erwin Blumenfeld

Erwin Blumenfeld

#Photographe
Né à Berlin en 1897 dans la bonne bourgeoisie juive, Erwin Blumenfeld reçoit son premier appareil photo à dix ans. Après le traumatisme de la première guerre mondiale où il part au front comme ambulancier alors que son frère y perd la vie, sa jeunesse se passe entre le rejet de la bourgeoisie dont il est issu et son intérêt pour l'avant-garde artistique européenne. Ami de Paul Citroën et de George Grosz, il s'initie en autodidacte à la photographie, au dessin et au collage. La découverte, en 1932 à Amsterdam, d'une chambre noire délaissée dans sa boutique de sacs à mains, va définitivement changer sa destinée. L'accession de Hitler au pouvoir provoque la chute de son commerce de maroquinerie et, par désoeuvrement, il commence à faire poser ses belles clientes devant l'objectif. Le hasard des rencontres et la crise économique lui font bientôt quitter les Pays-Bas pour tenter sa chance à Paris où l'essor de la presse illustrée donne des ailes aux photographes.
Arrivé « sans passeport, sans argent et sans famille », tirant gratuitement le portrait du Tout-Paris pour se construire une réputation, Blumenfeld parviendra rapidement à publier ses photographies dans les meilleurs magazines de l'époque : Arts et Métiers Graphiques, Verve, Vogue, Harper's Bazaar, Life...
Surpris par la déclaration de guerre, recherché par la police française puis par la Gestapo, prisonnier des camps d'internement pour étrangers, Blumenfeld parvient à quitter la France avec sa famille et trouve refuge à New York accompagnant cette émigration artistique et culturelle qui fuit l'Europe en guerre. Il partage un temps l'atelier de Martin Munkacsi avant de s'établir au 222 Central Park South et devient rapidement l'un des photographes les plus reconnus de sa génération, travaillant pour Vogue, Harper's Bazaar et la publicité. Erwin Blumenfeld décède à Rome en 1969, quelques semaines après avoir achevé son autobiographie, Einbildungsroman, parue en France sous le titre Jadis et Daguerre.